Si la plupart des internautes sont conscients que la publicité est nécessaire pour continuer à accéder à des contenus en ligne gratuits, ils sont aussi très nombreux à trouver l’utilisation d’un adblocker justifiée…
Pour les éditeurs, cette ambivalence, couplée au durcissement des réglementations, rend la question de la monétisation de leurs sites de plus en plus complexe…
Les attentes des internautes ont évolué au fil du temps et sont désormais plus nuancées et plus complexes à aborder pour les éditeurs.
Ils désirent avant tout garder le contrôle de leur navigation en ligne, car ils sont conscients de l’échange de valeurs nécessaire entre la valeur de leurs données personnelles, et l’accès au contenu gratuit.
La société eyeo, éditrice des logiciels Adblock Plus, Flattr et Trusted News, s’est intéressée à l’utilisation des adblockers en France au cours d’une étude réalisée avec YouGov.
Alors que la majorité des français pensent que l’utilisation d’un adblocker est justifiée (71%), l’étude dévoile que 40% des sondés ont déclaré utiliser un adblocker pour garantir la confidentialité et la sécurité de leur expérience en ligne.
Il est donc vital que les annonceurs et les éditeurs soient conscients de ces préoccupations.
Moins de publicité pour plus d’attention ?
Pour assurer l’avenir de la publicité, il est important que toutes les parties prenantes soient impliquées : les éditeurs, les annonceurs et les internautes.
Cette étude révèle notamment que plus d’1 français sur 2 (55 %) accepteraient de voir des publicités tant que les contenus restent gratuits.
Face au durcissement des conditions de recueil du consentement annoncé par la CNIL, la crainte pour les acteurs du numérique est d’affronter une baisse du nombre d’internautes acceptant de visionner de la publicité sur leurs sites. Et, par conséquent, faire face à une perte d’efficacité des publicités ciblées et une baisse de revenu.
La publicité non intrusive quant à elle pourrait prendre de la valeur car elle est mieux acceptée par l’internaute.
En effet, les internautes français seraient prêts à désactiver leur adblocker s’ils avaient la possibilité de contrôler quel type de publicité ils peuvent voir (63%), ou encore si le nombre de publicité était moins important (61%).
D’après l’étude eyeo, le déficit d’attention publicitaire en ligne est un facteur important, en effet 63 % des utilisateurs français interrogés indiquent cliquer rarement ou même jamais sur les publicités qu’ils voient en ligne.
Adblockers et vie privée…
D’un autre côté, les sites demandant aux visiteurs de désactiver leur solution de blocage ou de filtrage de publicité n’inspirent pas confiance…
En effet, 73 % des 18-24 ans interrogés indiquent qu’ils n’apprécieraient pas qu’un site désactive leur adblocker à leur insu, et 59 % affirment être prêts à ne plus visiter de tels sites.
De plus, 51 % des utilisateurs français d’adblockers estiment que les logiciels de blocage des publicités leur évitent d’être ciblés par des annonces basées sur leurs données personnelles.
« Il s’agit d’une génération qui a grandi en ayant toujours eu la possibilité de contrôler son expérience de navigation. Face à des publicités intrusives, ils n’hésitent donc pas à aller voir ailleurs.
De plus, ces utilisateurs sont également très préoccupés par l’utilisation de leurs données de navigation, comme le révèlent les résultats de l’étude que nous avons menée en France, cela représente le deuxième motif d’installation d’adblockers.»
note Lisa Bouam, Business Development Manager France chez eyeo
À l’heure où les dépenses publicitaires en ligne continuent d’augmenter, les éditeurs et les annonceurs doivent maintenant répondre aux attentes des internautes en développant des formats plus appropriés tout en préservant l’expérience en ligne des utilisateurs.
Les internautes sont bien conscients du rôle que la publicité digitale joue dans l’écosystème : ils souhaitent simplement rééquilibrer l’échange de valeur des deux côtés.
*L’intégralité du rapport est disponible en téléchargement ici.