Parmi les startups créées en France ces 3 dernières années, quelles sont celles qui tirent leur épingle du jeu? Sur quels secteurs se sont-elles lancées, avec quel business model et pour quels résultats? Le point dans cette étude détaillée livrée par Stripe…
Créé en 2011, le spécialiste du paiement en ligne Stripe est devenu une startup valorisée à 9 milliards de dollars en seulement cinq ans. L’entreprise semble donc plutôt bien placée pour analyser ce qui fonctionne ou pas dans l’univers des startups…
Sa filiale française s’est donc intéressée aux nouvelles startups de l’Hexagone afin de dresser le portrait de l’écosystème en France.
En collaboration avec la plateforme de market intelligence VB Profiles, Stripe a ainsi étudié un panel de 329 startups françaises créées en 2014, 2015 et 2016 et ayant levé des fonds.
Cette étude lève le voile sur la réalité de l’activité des jeunes pousses tricolores (ouverture à l’international, croissance économique, modèles économiques, secteurs d’activité), et sur les profils d’une nouvelle génération de fondateurs.
Des startups tricolores décomplexées, à l’assaut du monde
Contrairement aux idées reçues, la nouvelle vague tricolore est résolument tournée vers l’international : en moyenne, ils réalisent un quart de leur chiffre d’affaires à l’international et la quasi totalité (98%) dispose de clients à l’international.
S’attaquer à des marchés étrangers est donc devenu la nouvelle normalité des entrepreneurs français.
Leurs marchés privilégiés ? Les Etats-Unis (37%) et l’Europe (30%). Ces deux marchés comptant pour deux tiers de leur chiffre d’affaires.
Qui sont les champions de la croissance ?
Surfant sur leur succès à l’international, les startups étudiées affichent une croissance mensuelle moyenne de 8%, leur permettant de plus que doubler leur chiffre d’affaire chaque année.
Parmi les business models qui tirent leur épingle du jeu : les modèles de l’économie de l’abonnement (de type logiciel en mode « SaaS », « box » ou “forfait”). Leur chiffre d’affaires est multiplié par 3,7 en moyenne chaque année et ces startups réalisent 40% de leur chiffre d’affaires à l’international.
A noter : en moyenne, 40% du chiffre d’affaire des startups est réalisé sur mobile.
« On assiste à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs français, particulièrement audacieuse, à la pointe de la technologie, et surtout ouverte sur le monde », analyse Guillaume Princen, directeur général France et Europe du Sud de Stripe. « Une dynamique sans précédent est à l’œuvre au sein de l’économie française, portée par de nouveaux talents qui transforment peu à peu notre manière de consommer et créent de la valeur pour tout un écosystème ».
Le top 3 des business models et des secteurs d’activités les plus attractifs
Depuis 2015 on assiste à une montée en puissance rapide des marketplaces (1 entreprise créée sur 3), du Saas (1 entreprise sur 4) et des applications mobiles “à la demande” (1 sur 5).
En 2014, les entreprises du e-commerce “traditionnel’ comptaient encore pour 35% des startups créées. Ce chiffre est désormais de 28%.
« La génération précédente cherchait à vendre des produits physiques, aujourd’hui les marketplace proposent plutôt du service. L’e-commerce d’aujourd’hui n’est plus l’e-commerce d’il y a 10 ans », explique Guillaume Princen.
En matière de secteurs d’activité privilégiés par les entrepreneurs : le retail domine (16%), devant les outils technologiques en mode SaaS (10%) et la foodtech (9,7%)… Suivis de près par la culture et les services à la personne et aux entreprises (9%).
En termes de croissance, les foodtech, les outils technologiques en mode SaaS, les services à la personne et aux entreprises multiplient par 3,7 leur chiffre d’affaires chaque année (+270% par an). Ils sont talonnés par le retail (+260%) et la culture (+250%).
Les startups françaises, un moteur pour l’emploi
Après trois ans d’existence, chaque entreprise a déjà créé une quinzaine d’emplois en moyenne. 15% des startups étudiées emploient même plus de 30 collaborateurs avant de souffler leur troisième bougie.
Qui sont les nouveaux talents Français ?
Trois entrepreneurs sur quatre se lancent sans aucune expérience entrepreneuriale. 56% des entreprises comptent au moins un fondateur issu d’une formation technique (scientifique ou ingénieur) et seules 24% comptent à la fois des profils techniques et commerciaux.
Si 39% des entrepreneurs sont dirigées par un seul fondateur, c’est bien le binôme qui s’avère la formule gagnante pour 43% des startups étudiées.
Et s’il est encore trop tôt pour parler de véritable tendance de fond, une nouvelle dynamique est à l’œuvre en matière de féminisation.
Depuis 2015, 25% des startups étudiées ont été créées ou co-créées par des femmes. Ce chiffre était de 18% en 2014. Ce n’est certes pas encore assez, mais c’est trois fois plus que ce que l’on observe au sein des sociétés françaises cotées.
« Les barrières à l’entrée pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale sont en train de tomber une à une », conclut Guillaume Princen. « D’un point de vue technique, il est de plus en plus aisé et de moins en moins cher de proposer une première version de son projet et d’en tester la viabilité. Il est également de plus en plus accessible de se développer à l’international et d’y créer un produit ou un service qui n’a pas d’équivalent. Nous vivons à une époque formidable pour les entrepreneurs français et nous sommes fiers de les aider dans leur accélération ».