Métaverses et NFT. Ces deux termes ont fait couler beaucoup d’encre, créant leurs parts de légende, de peur et surtout de hype auprès des professionnels de la tech et des crypto-monnaies.
Sur le sujet, on a beaucoup entendu les experts, mais peu savent ce qu’en pensent les Français. Rassurés, sceptiques, méfiants, indifférents ?
Razorfish France a posé 40 questions à 1000 Français âgés de 18 à 50 ans sur leur connaissance et leurs usages potentiels des métaverses et des NFT.
Un décalage entre notoriété, compréhension et usage
Une déconnexion forte a été observée entre la notoriété, la compréhension et les usages.
Sur les métaverses, les répondants sont 79% à déclarer en avoir entendu parler mais ils ne sont que 26% à déclarer avoir compris de quoi il s’agissait et 20% à y être déjà allés.
Même tendance sur les NFT, ils sont 68% à déclarer en avoir entendu parler mais ne sont que 26% à déclarer avoir compris de quoi il s’agissait et 8% à en avoir déjà achetés / utilisés.
Cela ne témoigne en rien de la mort des métaverses et des NFT
La bonne nouvelle, c’est que plus de 70% de répondants se déclarent curieux quant aux métaverses et plus de 65% pour les NFT.
Reste à proposer les usages qui les intéresseront.
« Le Web3 n’est pas mort, il se cherche. L’innovation ne se réduit pas à suivre les tendances, c’est un travail minutieux d’exploration technologique et de réflexion stratégique au long cours, centrée sur les usages des gens.
explique Charlotte Dollot, Directrice Générale de Razorfish France
Ces réponses très éclairantes des Français sur le Web3 nous permettent non seulement de nous bâtir un corpus d’insights formidables mais également de consolider notre approche conseil pour bâtir les expériences digitales utiles de nos clients, aujourd’hui et demain ».
MÉTAVERSES : en recherche d’évasion plus que de duplication du réel
Les Français ne rêvent pas de parler à leur banquier ou leur médecin sous forme d’avatar.
Pour les métaverses, ils plébiscitent les usages permettant la détente, la distraction, l’échappatoire, comme l’accès à des expériences et aventures qui sortent du quotidien : 50% y attribuent une note de 8 et + sur 10.
À l’inverse, ils semblent moins intéressés par les usages qui chercheraient à suppléer aux interactions existantes, par exemple accéder à des services – banquier, médecin… à 30%.
NFT : facilitation du quotidien plutôt que statut et exclusivité
Pour les NFT, retour à la réalité. Les Français plébiscitent les usages qui leur permettront de faciliter leur vie pratique et les rassurer au quotidien.
Par exemple, connaître de manière précise et infalsifiable l’origine des ingrédients ou composants des produits avec 45% de 8 et +.
En revanche, les usages offrant une situation d’exclusivité, comme les œuvres d’art virtuelles uniques, suscitent l’intérêt à seulement 23%.
Ce qui préfigure un futur des NFT plutôt comme un outil pratique mais invisible, une technologie facilitatrice plutôt qu’une fin en soi.
Les Français testés sur 60 bénéfices et usages du WEB 3
Pour mener cette étude, Razorfish France a cartographié les bénéfices actuels ou futurs des métaverses et des NFT, permettant de créer de nouvelles données sur 60 usages souhaités ou non par les Français.
Pour les métaverses, 6 catégories d’usages ont été testées – l’évasion, le divertissement, l’apprentissage et la pédagogie, le shopping, l’accès à des services (banque, assurance, médical…), l’interaction avec des communautés.
Émergent ici la possibilité de communiquer avec ses proches de façon plus immersive, d’apprendre toutes sortes de compétences sans les contraintes matérielles ou tout simplement jouer à des jeux vidéo avec des joueurs du monde entier – plus de 40% des Français attribuent des notes de 8 et + à ces usages.
Parmi les usages les moins plébiscités se trouvent les interactions avec des collègues et des inconnus ou la consultation de professionnels dans des mondes virtuels à moins de 30%.
Pour les NFT, 6 catégories d’usage ont également été testées – des transactions plus fluides et plus sûres, des achats, des dons ou des informations mieux traçables, la possibilité de jouir de bénéfices exclusifs, l’acquisition de titres de propriété individuels ou collectifs, et enfin la possibilité de mieux collaborer avec des marques, des associations, des services publics (…).
Émergent ici la traçabilité des achats, des dons et des informations, l’achat de billets sous forme de NFT pour en sécuriser l’échange ou la revente, ou la certification d’achats d’objets en ligne dans un contexte de fraude en tous genres, avec plus de 40% des Français qui y attribuent des scores de 8 et +.
Parmi les items les moins plébiscités se trouvent les bénéfices liés à l’obtention de statut VIP comme l’accès à des événements exclusifs à seulement 23%.
Les réflexions sur le web3 à intégrer désormais dans la réflexion digitale globale des marques, et non plus à côté
In fine, les Français semblent très lucides sur les promesses du Web3. Utile oui, mais pas pour faire n’importe quoi ni pour remplacer le réel.
« Dans l’étude, les Français se montrent curieux et enthousiastes, mais ils redoutent aussi que ces usages ne s’ajoutent au temps déjà passé sur son mobile, sur ses réseaux sociaux, ou à jouer aux jeux vidéo, et alertent sur le risque d’une déconnexion au réel.
affirme Viken Darakdjian, Directeur de la Stratégie de Razorfish.
Plus que jamais, les marques doivent se poser la question de la valeur utilisateur réelle de leurs expériences digitales Web3 avant de se lancer. La bonne nouvelle ? Tout reste à inventer. »