Dans les usages numériques des Français, l’IA n’est plus seulement un gadget high-tech. En quelques années, elle est passée de l’assistant occasionnel au confident intime.
C’est ce que révèle une étude menée par FLASHS pour Hostinger, auprès de plus de 10 000 personnes.
Résultat : entre efficacité, émotions et étonnante politesse, les Français entretiennent avec l’intelligence artificielle une relation aussi pragmatique que… sensible.
Un outil très utilisé, mais pas (encore) vital
La démocratisation est là : 89 % des Français ont déjà utilisé un service basé sur l’IA.
Générateurs de texte, chatbots, assistants vocaux… ces outils font désormais partie du quotidien, surtout chez les jeunes (67 % des 18-25 ans l’utilisent régulièrement).
Pourtant, 92 % estiment pouvoir s’en passer. Un signe que, si l’IA séduit, elle ne s’impose pas encore comme indispensable.
Ce paradoxe est clair : on l’utilise sans en dépendre, mais on aurait du mal à revenir en arrière. Un tiers des usagers reconnaissent qu’il serait difficile de s’en passer aujourd’hui.
L’IA s’invite même dans les vacances
Préparer son été avec l’IA ? Oui, pour 76 % des utilisateurs. De la planification d’un road trip à la comparaison des prix d’hébergement, les cas d’usage se multiplient.
Et ce n’est pas tout : les IA sont aussi sollicitées pour créer des visuels, générer des textes, ou rédiger des candidatures.
À noter : 78 % des utilisateurs ont déjà utilisé l’IA pour créer du contenu original – preuve que ces outils sont loin d’être passifs.
Une politesse numérique révélatrice
Un chiffre étonnant (ou pas) : 83 % des utilisateurs font preuve de politesse envers l’IA, allant jusqu’à dire « merci ».
Chez les 18-24 ans, cette courtoisie monte à 94 %. Ce comportement n’est pas anodin : il reflète une forme de personnification des intelligences artificielles, qu’on commence à traiter presque comme des êtres sociaux.
Quand l’IA devient l’oreille qui écoute (sans juger)
C’est sans doute la partie la plus surprenante de l’étude. Près de la moitié des utilisateurs (47 %) se sentent à l’aise pour confier à l’IA des émotions personnelles : stress, solitude, doutes…
Plus frappant encore :
- 26 % y ont eu recours dans leur vie sentimentale.
- 20 % l’ont fait sans aucune réserve.
- 1 utilisateur sur 4 lui a confié des sujets qu’il n’aurait pas abordés avec un humain.
Pourquoi ? Pour éviter le jugement, parce qu’ils n’avaient personne à qui parler, ou simplement pour préserver leur vie privée.
Mais attention à la « confiance aveugle »
Si le dialogue est fluide, la vérification des réponses, elle, ne l’est pas :
- Seuls 14 % valident systématiquement les infos fournies par l’IA.
- 31 % ne font pas vraiment attention à ce qu’ils partagent.
L’illusion de neutralité peut donner à l’IA une crédibilité injustifiée. Mais rappelons-le : aussi puissante soit-elle, une IA ne pense pas. Elle prédit, elle reformule, mais elle ne comprend pas…
Conclusion : l’IA, miroir de nos besoins humains
Cette étude dessine le portrait d’une relation ambivalente : entre outil technologique et soutien émotionnel, entre usage raisonné et attachement implicite.
Comme le résume Léa Paolacci, chargée d’études chez FLASHS :
« Ce que les Français disent pouvoir maîtriser, ils l’intègrent pourtant dans leurs routines, leurs émotions, voire leurs décisions personnelles. »
Et vous ? Dites-vous « merci » à votre IA préférée ?
Source:
Enquête FLASHS x Hostinger – Mai 2025 – Panel de 10 500 répondants représentatifs.
