L’hyperconnexion des cadres est devenue telle que le gouvernement veut s’emparer du problème dans la prochaine loi travail. A l’origine de cette difficulté de plus en plus fréquente des salariés à « déconnecter » en dehors des heures de bureau, l’email et ses utilisations souvent chronophages…
Burn-out, digital detox… Le problème de l’hyperconnexion des salariés prend aujourd’hui de telles proportions que le gouvernement envisage désormais de l’aborder dans la prochaine loi travail.
Et l’email n’est pas étranger à cette situation. Les cadres reçoivent en moyenne 121 mails par jour et passent près de 5,6 heure à gérer quotidiennement leurs messages …
Pour lutter contre cette inflation des mails et préserver le repos des salariés, de nombreuses solutions sont déjà testées par certaines entreprises.
Petit tour d’horizon de quelques mesures actuellement en place:
Le blocage des serveurs le soir et le week-end.
C’est ce qu’a mis en place le constructeur d’automobiles allemand Volkswagen de 18 h 15 à 7 heures et le week-end pour 1 000 salariés (hors managers) en Allemagne en 2011. Aujourd’hui 3 000 salariés ne peuvent plus recevoir de mails professionnels sur leur smartphone en dehors des heures de bureau.
En France, le groupe bancaire BPCE envisage une mesure identique. Mais dans l’ensemble, cette mesure n’a pas fait trop d’émules en Europe.
L’instauration de moments de silence
Le groupe d’électronique Intel a incité 300 salariés à couper mails et téléphone le mardi matin et à installer un panneau « do not disturb » à la porte de leurs bureaux.
La mise en vacances des boîtes mails
Le groupe allemand Daimler a développé le programme « Mail on Holiday » pour ses salariés qui choisissent l’effacement automatique des messages reçus durant leurs congés. L’expéditeur est informé de l’absence du salarié, de l’effacement de son courriel et de l’adresse d’un autre salarié qui pourra répondre à sa demande.
Le travail à la maison reconnu
Le constructeur allemand d’automobiles BMW permet à ses salariés d’inscrire eux-mêmes leurs heures effectuées en dehors du bureau (à gérer les mails par exemple) sur leur compte épargne-temps, via intranet. Par ailleurs, ils peuvent définir avec leur supérieur des temps où ils sont joignables et injoignables.
L’envoi différé des mails
Un tel module permet aux salariés de continuer à gérer leurs mails le soir s’ils le souhaitent mais leur offre la possibilité de différer leur envoi facilement pour ne pas déranger leurs collègues grâce à un système d’envoi automatique de leur courrier à l’aube le lendemain.
Des journées sans mails
C’est ce qui a, par exemple, été mis en place par le site PriceMinister Rakuten en France pour sensibiliser ses salariés sur les alternatives. Des pauses aux vertus pédagogiques…
La suppression de la fonction « répondre à tous »
Le cabinet américain Nielsen aurait envisagé cette solution radicale pour lutter contre l’inflation exponentielle et contre-productive des mails. En octobre 2015, le « reply-to-all » aurait créé en quelques heures plus de 38 millions de mails lors d’un échange au sein du groupe Atos.
Des messages déculpabilisateurs
Plusieurs grands groupes ont fait ajouter en bas des mails des phrases dissuasives du type « Mon mail n’appelle pas de réponse immédiate ».
Source: Le Monde