L’intelligence artificielle connaît une adoption massive, mais peine encore à trouver son modèle économique.
C’est la principale conclusion du rapport « 2025: The State of Consumer AI » publié par Menlo Ventures, une société de capital-risque américaine.
Malgré un engouement mondial et un usage quotidien par des centaines de millions de personnes, les revenus générés restent dérisoires au regard des coûts…
Une adoption mondiale… mais peu rentable
Selon l’étude, près de 2 milliards de personnes dans le monde ont utilisé un outil d’IA au cours des derniers mois et environ 600 millions l’utilisent quotidiennement.
Pourtant, les revenus générés ne représenteraient que 12 milliards de dollars par an, la majeure partie étant attribuée à OpenAI, la société à l’origine de ChatGPT.
Au global, seuls 3% des utilisateurs paient pour des services IA, ce que Menlo Ventures décrit comme « l’un des plus grands écarts de monétisation de l’histoire des technologies grand public« .

ChatGPT Plus : un modèle à part
OpenAI, avec ses 800 millions d’utilisateurs actifs mensuels, tire l’essentiel de ses revenus de l’abonnement ChatGPT Plus à 20 $ par mois.
Mais malgré cette position dominante, seuls 5 % de ses utilisateurs paient pour accéder à la version premium.
De nouveaux usages à inventer
Le rapport souligne un autre paradoxe : si l’IA est utilisée dans de nombreux domaines, les usages restent encore majoritairement occasionnels.
Par exemple, seuls 19% des adultes américains s’en servent pour rédiger des e-mails et 18% pour faire des recherches en ligne ou organiser leur emploi du temps.
Des taux faibles, qui traduisent un potentiel inexploité.
Il existe, d’après les auteurs du rapport, un « espace vide » entre utilisation ponctuelle et adoption quotidienne qui laisse de la place pour développer de nouveaux produits IA plus attractifs et surtout monétisables.

Créativité : la porte d’entrée vers la monétisation
Les usages créatifs, comme la génération d’images ou d’audio, séduisent davantage et justifient plus souvent un paiement.
Des outils comme Higgsfield ou Suno en sont les preuves : ils connaissent une forte croissance de revenus, les utilisateurs étant prêts à payer pour des contenus à plus haute valeur ajoutée perçue.
Parents et Millennials : les nouveaux power users
Autre fait marquant, les Millennials (29-44 ans) utilisent davantage l’IA au quotidien que la Génération Z, inversant les tendances habituelles.
Encore plus surprenant : 79 % des parents s’appuient sur l’IA régulièrement, contre 54 % des non-parents.
Pour eux, l’IA est un outil d’organisation, d’apprentissage et d’aide à la parentalité.
« L’adoption de l’IA suit davantage la complexité de la vie que l’âge ou le revenu », conclut le rapport.
Si l’intelligence artificielle séduit et s’intègre progressivement dans la vie quotidienne, son modèle économique reste donc à inventer ou à perfectionner rapidement vu les coûts de fonctionnement pharamineux que ces outils engendrent.
Le véritable défi ne sera pas seulement de capter des utilisateurs, mais bel et bien de créer des habitudes durables autour d’outils utiles, intuitifs… et monétisables.
Source : ZDNet, Menlo Ventures — “2025: The State of Consumer AI”
