À une période où la pratique de l’ouverture des données devient une règle et pose question, Axway, leader de la gestion des API, a réalisé une étude afin de mesurer le degré d’acceptation des consommateurs en matière de partage de leurs données de santé.
Si cette étude met en lumière la méconnaissance générale du grand public sur ce concept et identifie des points réels de blocage, elle offre également de réelles perspectives d’adhésion.
Une méfiance concernant la sécurité des données médicales
Selon l’étude Axway, 17,6% seulement des personnes interrogées sont convaincues que leurs données de santé sont bien protégées, idem pour ce qui concerne leurs données de vaccination.
Toutefois, malgré cette crise de confiance, 71,6% des personnes interrogées ne seraient pas prêtes à payer pour une application qui leur garantirait d’accéder de manière sûre et précise à leur carnet de vaccination et aux informations connexes.
« Cette crise de confiance fait suite à la médiatisation ces dernières années de failles de sécurité ayant entraîné des vols de données médicales.
explique Mourad Jaakou, EMEA VP Presales Consulting chez Axway
Pour autant, et c’est ce que nous pourrions appeler le ‘Paradoxe Santé 2.0’, alors que les français craignent pour la sécurité de leurs données de santé, ils refusent de payer pour un service capable de les protéger. »
Un accès aux données facile mais insuffisant…
34,4% des personnes interrogées indiquent ne pas avoir un accès adéquat à leurs données de santé, et 37% estiment accéder seulement à une partie de leurs données.
Dans le temps, ils sont 63,5% à vouloir avoir plus de contrôle sur qui peut accéder à leurs données de santé.
Concernant l’accès à une version numérique des images médicales (IRM, radio, scanner…), 21,6% indiquent qu’il leur est proposé et 28,6% déclarent l’obtenir à condition de le demander.
Ce qui ressort de cette étude est la recherche de simplicité et d’efficacité.
En effet, on sait que dans le domaine médical, il est souvent demandé aux patients de remplir de nombreux formulaires, incluant souvent les mêmes questions.
D’où le souhait de 68,4% des personnes interrogées de remplir un unique questionnaire de santé en ligne – ou sur une application – si cela peut leur éviter de devoir refaire plusieurs fois la même démarche.
… mais des attentes importantes en matière de portails ou d’applications de santé
Interrogés sur l’utilisation de portails ou d’applications de santé, 47% des Français affirment n’en utiliser qu’un et 15,2% ne pas en utiliser du tout.
La question de leur utilité pour le patient semble être l’un des freins majeurs à une plus grande adoption : ainsi, 12,3% trouvent que ces portails ne sont pas faciles à utiliser, et 33,7% estiment que, malgré leur utilité, ces portails ne leur apportent aucune valeur ajoutée.
Parmi les exemples donnés pour justifier ce sentiment, nombreux sont ceux qui pointent les difficultés de recherches sur ces outils. Ils sont ainsi 32% à regretter que leur application de santé ou portail ne leur permette pas d’accéder à l’information qu’ils recherchent.
Conscients des opportunités offertes par la transformation numérique du secteur de la santé, 70,1% des personnes interrogées attendent des différentes solutions numériques de santé qu’elles disposent de données actualisées en temps réel.
Cette avancée permettrait d’éviter le manque de communication et les erreurs humaines (35,3% des personnes interrogées), serait plus pratique pour le patient (26,4%), éviterait de remplir toujours de nouveaux formulaires (22,5%) et assurerait une meilleure prise en charge (15,7%).
A l’inverse, ceux qui ne souhaitent pas cette actualisation des données de santé en temps réel invoquent majoritairement le respect de leur vie privée et la sécurité (54%) et la volonté que leur soignant n’ait pas accès à leurs données médicales avant l’auscultation (45,4%).
En conclusion
Pour Mourad Jaakou, cette étude fait ressortir le paradoxe existant entre les attentes et les pratiques des Français en matière de gestion des données de Santé.
“ Les Français veulent plus de sécurité et un accès plus facile à leurs données, mais refusent l’idée de payer pour un service qui irait dans ce sens. Ils sont favorables à un partage des données permettant de gagner en efficacité et en confort d’usage, mais ils préfèrent que leur médecin n’ait pas connaissance de ces données avant le rendez-vous.”
“ En pleine mutation, le secteur de la santé reste très sensible, d’autant que la valeur des données manipulées en fait une cible de choix. Pourtant, l’envie est là. C’est donc à nous, professionnels de l’informatique, de mettre en œuvre les solutions qui apporteront aux Français les garanties qu’ils attendent en matière de sécurité, de praticité et de bénéfice patients (…)”